La baronnie de Fère en Tardenois fut donnée en 1528 par François 1er à Anne de Montmorency à l’occasion de son mariage. On y trouvait, à l’extrémité d’un éperon barré, une haute motte tronconique, couronnée d’un château , première forteresse connue sans donjon et de plan polygonal, construit par Robert de Dreux et de Braine à partir de 1206.
Dès 1529, le nouveau propriétaire y entreprend des travaux importants qui enveloppèrent les structures médiévales ; en face, sur le plateau, fut aménagée la basse-cour, bordée de nouveaux bâtiments de communs et d’une entrée rythmée par 3 pavillons.
Vers 1555, l’architecte du connétable Jean Bullant eut l’idée de créer un édifice original ; jeter un pont au-dessus du ravin séparant la basse-cour du château. Ce pont, surmonté d’un bâtiment oblong à deux galeries superposées, fut terminé avant 1560. Le pont de Fère, aux arches immenses est traité avec une monumentalité romaine ; la clef de l’arche centrale culmine à 17 mètres. Deux galeries, longues de 60 mètres, larges seulement de 3 mètres étaient superposées sur ces arches.
Le château de Fère, souvent visité par la cour de France, resta aux mains des Montmorency, passé ensuite aux Condé, aux Conti, puis à la famille d’Orléans qui le feront démolir en 1779. Les aménagements du XVIe siècle ont presque totalement disparu, laissant surgir les ruines du château médiéval. Mais le pont galerie, découronné de ses superstructures a heureusement subsisté.
A deux reprises, au début du XIIIe siècle et au milieu du XVIe, Fère en Tardenois sert de modèle à des modes architecturales marquantes. Depuis plus de 10 ans, Fère en Tardenois reçoit les soins attentifs du département de l’Aisne, propriétaire du site, qui a entrepris de consolider l’ensemble des ruines et de restaurer la galerie renaissance. Le château est ouvert à la visite toute l’année.